Les transports continuent d’être conçus comme un domaine autonome, déconnecté des autres fonctions urbaines et capables de structurer l’agencement de la ville. Bien que ce mode de pensée ait fait la preuve de son inadéquation, il inspire toujours très largement les décisions politiques comme le montre la Loi d’orientation des mobilités. Dans la réalité, les problèmes de mobilité découlent en grande partie d’un aménagement du territoire régional défaillant.
Au lieu de soulager la situation, le Grand Paris Express va alimenter la spirale infernale en favorisant l’étalement urbain, la ségrégation sociale et la gentrification galopants, contrairement à ce qu’affirme la Société du Grand Paris. Nous citons les lignes 18 et 17 Nord, ainsi que la majeure partie de la ligne 16, comme exemples de ce qu’il faudrait ne pas faire.
Le meilleur transport est celui qu’on évite : le plus rapide, le moins cher, le moins polluant, le moins émetteur de CO2. Pour aller vers une « ville cohérente », aux faibles distances domicile-travail, il faudra mettre les bœufs de l’aménagement avant la charrue des transports en adoptant une approche systémique.
Jacqueline Lorthiois et Harm Smit
Lire l’article publié dans le revue scientifique en ligne Métropolitiques
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